jeudi 14 décembre 2006

Le Darfour, urgence humanitaire

Suite de (lien) avec carte géographiques et images  


               "OMAR M'A TUER"

     Un génocide annoncé.
Dans la quasi indifférence...



Au Darfour (lien avec "Sauvez le Darfour") une des pires catastrophes humanitaires du XXI ème siècle se prépare et a déjà largement commencé. La cause? Le pétrole, ainsi que le réchauffement climatique, qui entraine rivalités, guerres tribales, famines et migrations. Le Sud du Soudan, habité par des paysans noirs de plusieurs tribus chétiennes, musulmanes et animistes est/était pourtant le grenier à blé des arabes... mais il possède aussi pour son malheur des richesses souterraines importantes dont DU PETROLE.

C'est tout et vous avez compris... Les compagnies pétrolières du Golfe qui lorgnent sur l'or noir... la rivalité Nord Sud, (le Nord étant plus arabisé)... le pouvoir de Khartoun, Omar el Bachir à la solde du plus offrant... les terres qu'il convient de vider de leurs habitants — famines
intentionnellement provoquées, le bétail étant tué et laissé sur place et les champs dévastés — ... avant d'en modifier un tantinet le paysage pour forer et les exploiter, l'affaire est banale. Nul besoin ici de spécialités culinaires raffinées tel le sushi-au-polonium-sauce-poutine. C'est du primaire.

Les milices arabes Janjawid ("les cavaliers du diable") armées par le gouvernement d'Omar El Bachir, (cela coûte moins cher qu'une armée régulière car ils se payent directement sur l'habitant) volent, massacrent, violent les paysan/nes du Darfour qui s'enfuient, meurent d'épuisement dans le bush (non, ce n'est pas un jeu de mot), ou, s'ils ont survécu, s'entassent dans des camps (100 000 personnes dans certains d'entre eux), des camps où la misère, (manque de bois, d'eau, de denrées alimentaires), les maladies et les attentats (viols, meurtres) les déciment tous les jours. Ravensbrück au centre de l'Afrique et de nos jours.

400 000 morts
depuis le début du conflit,


110 000 réfugiés,
700 000 déplacés,


essentiellement des femmes
et des enfants...
Et pire à venir: telle est la situation du Sud du Soudan. Un génocide contemporain.

Et l'ONU ?
Mais qu'est-ce qu'il fait GW Bush dis donc ?



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1 commentaires:

Marie, de l'ADA (autour des auteurs) …
Ca fait longtemps que j'en parle aussi et que je ne comprends pas pourquoi on ne réagit pas davantage. Bravo à toi pour cette initiative. Marie
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A 100 000 morts près !

Au téléphone Mahore Chich de "Sauver le Darfour" (voir le site, remarquable quoiqu'un peu savant) me dit qu'on a du mal à s'identifier et même à repérer sur la carte le pays (je vais en faire une), la géopolitique etc... D'autre part, comme il s'agit d'un génocide "interne" comme au Rwanda, il est plus difficile d'agir, de réagir. Auprès de qui ? etc... Le Darfour en somme se vend mal. A nous de trouver des idées. (Certains parfois comprennent "Carrefour" au lieu de Darfour!)... et

... selon les sources, le nombre de morts déjà chiffrés varie de 300 000 à 400 000 ! (+ - 100 000, en somme)...

Comme en la matière il vaut mieux un faux a minima qu'un faux a maxima, j'ai ici pris le chiffre le plus pessimiste, me refusant d'approximer à 350 000, cela ne se fait pas...
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10 000 mort/es sont attendus au Darfour par mois.
Soient 130 000 par an.
Un détail, comme dirait Jean Marie : ces morts sont pour la plupart des mortes. C'est d'ailleurs un des critères de ce crime particulier qu'est le génocide: on assassine en premier l'élément reproducteur de la race ou l'ethnie que l'on veut éradiquer, les femmes jeunes et les enfants. Comme des éleveurs, mais à rebours : pour la reproduction (ou l'extinction) d'une race, les femelles, essentielles... (la durée de gestation et les limites de leur fécondité imposant un temps de productivité assez long) seront, soit protégées, soit éliminées en premier. Leur valeur est proportionnelle à ce temps, très variable selon l'espèce, déterminant ses chances de survie ou son risque d'extinction (par exemple les éléphantes, les pandas, qui portent très rarement et très longtemps, coûtent très cher... et les chèvres, presque rien). Les femmes sont entre les deux.
Une autre manière particulière (récente) de génocider, ici appliquée en masse est le viol, qui éradiquera l'ethnie à éliminer. Soit productif (les Janjawi, contrairement aux nazis, peu au fait de la génétique, ignorent ou ne tiennent pas compte qu'un embryon est issu de ses deux parents) soit improductif, mais qui de toutes manières risque d'entraîner le rejet (donc la mort) de la victime, par sa propre ethnie. Coup double voire triple, l'utile et l'agréable, en somme.
C'est aussi là dessus qu'il faut se battre et que les femmes se battent efficacement. Faire comprendre à l'entourage (au cas où demeurent quelques membres de la famille ou de la tribu) qu'une femme violée est une victime et non une coupable souillée à rejeter (voire à tuer). L'avantage, si l'on peut dire, dans les camps, est que les viols y sont si fréquents que cette notion est de plus en plus admise.
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Il est encore temps d’agir
pour sauver les populations du Darfour


Par Michaël Chetrit et Mahor Chiche *



Depuis 2003, le conflit au Darfour a fait près de 300.000 morts, ainsi que 3 millions de réfugiés et déplacés. Il est aujourd'hui à la source de la déstabilisation de la Corne de l'Afrique (Tchad, République Centrafricaine…) La guerre entre l'Ethiopie et la Somalie montre les risques majeurs pour les populations civiles de cette région.
Après huit années à la tête des Nation Unies et à la veille de son départ, Kofi Annan a eu ces mots durs en évoquant le Darfour : « Soixante ans après la libération des camps de la mort nazis, trente ans après le Cambodge, la promesse du " jamais plus" sonne creux », avant de préciser, en visant le régime de Khartoum : « Ils pourront avoir à répondre collectivement et individuellement pour ce qui est en train de se passer au Darfour. »
La régularité calculée des sévices commis par les milices Janjawids, issues des tribus musulmanes « arabes » , alliées du régime islamiste de Khartoum, à l'encontre des tribus musulmanes « africaines » contestataires de l'ouest du Soudan, a déjà provoqué une épuration ethnique qui a causé plus de 300 000 morts et 3 millions de déplacés.

L'ONU a déjà voté six résolutions et qualifié les actes du régime soudanais de «crimes de guerre et de crimes contre l'humanité». Cependant, les efforts des Nations unies pour obtenir l'accord de Khartoum pour le déploiement de 17 000 Casques bleus en remplacement des 7 000 soldats de l'Union africaine demeurent vains. La situation est bloquée, et l'ONU ne pourra intervenir, car la Russie et surtout la Chine, partenaires économiques privilégiés du Soudan, sont opposées à toute intervention militaire de l'ONU.


Pour sortir la région de la crise, il faut comprendre la véritable nature du régime soudanais. Depuis dix-sept ans, la junte de Khartoum, issue d'un coup d'État en 1989 alors qu'elle ne recueillait que 10 % des voix aux élections sous la bannière des Frères musulmans, a attisé toutes les divisions, religieuses puis ethniques, pour écarter tour à tour les revendications des populations des régions périphériques délaissées du Soudan, qui réclamaient leur part des richesses du pays, et en particulier des dividendes de la manne pétrolière.


Dès son accession au pouvoir, la dictature en poste à Khartoum a d'abord brandi le Djihad pour intensifier la guerre contre le Sud Soudan, animiste et chrétien, qui s'était révolté en 1983 suite à l'introduction de la charia et la suppression d'un statut d'autonomie obtenu par les armes en 1972 ; en jeu, les importants gisements de pétrole qui venaient d'être découverts dans le Sud. Cette première guerre causera près de 2 millions de morts en vingt ans.


Un accord de Paix – factice – sera finalement signé en janvier 2005 avec le Sud-Soudan, censé organiser un partage des richesses et du pouvoir, et en 2010 un référendum sur l'autodétermination.


Mais en 2003, les populations du Darfour qui avaient elles-mêmes été largement réquisitionnées dans la guerre contre le Sud, pressentant l'accord avantageux que Khartoum s'apprêtait à conclure sous la pression de la communauté internationale avec le Sud-Soudan, s'insurgèrent. Khartoum arma alors les nomades arabisés contre les cultivateurs noirs, en exploitant non seulement les dissensions pour le contrôle des terres – apparues entre nomades et cultivateurs suite aux terribles sécheresses des années 70 et 80 –, mais également le racisme antinoir.


Le dénigrement dont sont victimes les ethnies africaines de la part des tribus arabisées est à replacer dans le contexte historique de la traite des Noirs transsaharienne menée par les Arabes depuis le Xème siècle. Cette traite a réduit au moins huit millions d'Africains en esclavage.


Surtout, ces clivages ethniques ont été dangereusement exacerbés par le régime libyen à partir du milieu des années 70, avec l'objectif de prendre le contrôle du Tchad et du Soudan. La Libye avait en effet choisi le Darfour comme base arrière de sa Légion islamique, milice issue des tribus nomades soudanaises et tchadiennes, en poursuivant un projet de « Grand Sahel Panarabe ». À partir de 1985, en échange du financement de la guerre contre le Sud-Soudan, Khartoum laissa même la Libye s'installer au Darfour pour lui permettre d'attaquer le Tchad.


Pour arrêter l'épuration ethnique au Darfour, il n'y a plus d'autre voie que d'écarter le régime islamiste soudanais du pouvoir. Pour cela, il n'est ni envisageable de recourir à l'ONU, immobilisée par un double veto, ni pensable de continuer de se reposer sur la seule Union africaine, cantonnée au mieux à un rôle d'observateur. L'Union africaine, qui n'a jamais osé froisser Khartoum, ni condamner les massacres, est sous l'étroite dépendance des pays africains de la Ligue arabe.


Pourtant, la convention internationale sur la prévention des crimes de génocide de 1948 engage nos démocraties à empêcher tout État d'infliger « délibérément à un groupe des conditions de vie calculées pour amener sa destruction en totalité ou en partie ».


Aujourd'hui, le régime de Khartoum est honni de la très grande majorité de sa population, qu'il s'agisse des Africains ou des Arabes eux- mêmes. L'étroite classe dirigeante rebute à tel point qu'en juillet 2005, l'arrivée du leader sudiste John Garang au poste de vice premier ministre en application des accords de paix avec le Sud, avait été acclamée dans les rues de Khartoum. John Garang, mort dans un accident d'hélicoptère dans le mois qui a suivi son installation, luttait pour un nouveau Soudan, laïc, démocratique, et égalitaire.


Il est temps de mettre fin à la dictature meurtrière de Khartoum. Il n'est possible de compter ni sur l'ONU, ni sur l'Union africaine. Seule une coalition énergique de nos démocraties permettra de libérer les populations du Soudan.



*Mahor CHICHE
Président de Sauver Le Darfour, SLD
06 16 01 73 40
contact@sauverledarfour.org
www.sauverledarfour.org

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